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Regards croisés de la pédagogie spécialisée sur l’équité de formation en Suisse.

14/02/2024

La nouvelle statistique de pédagogie spécialisée permet d’apporter un regard complémentaire sur l’équité de formation en Suisse. Par Romain Lanners.

La nouvelle statistique de pédagogie spécialisée permet d’apporter un regard complémentaire sur l’équité de formation en Suisse. Les filles suisses sont moins souvent confrontées à la pédagogie spécialisée pendant l’école obligatoire que les garçons étrangers.

Portrait de Romain Lanners
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Auteur invité*: Romain Lanners, Directeur de l’agence spécialisée Centre suisse de pédagogie spécialisée

Quatre enfants et une enseignante sont assis autour d'une table et jouent à un jeu.
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Les élèves face à la pédagogie spécialisée
Pendant l’année scolaire 2021/22, sur un total de 987 664 élèves de l’école obligatoire, 957 736 élèves ont fréquenté une classe ordinaire. Ce groupe est composé de 51 % de garçons et de 26.8 % d’élèves avec une nationalité étrangère (sans distinction du lieu de naissance). Dans un système équitable, ces répartitions entre filles et garçons ainsi que celles entre les élèves avec ou sans passeport suisse devraient être les mêmes au niveau de la pédagogie spécialisée. Le graphique suivant montre cependant que les garçons et les élèves avec un passeport étranger fréquentent plus souvent une classe particulière (classe d’introduction, classe pour élèves de langue étrangère ou autre classe particulière comme une classe à effectifs réduits) ou une classe des écoles spécialisées. Ces deux groupes reçoivent aussi plus souvent des mesures renforcées de pédagogie spécialisée (en milieux intégratif ou séparatif) et leurs objectifs d’apprentissage sont plus fréquemment adaptés. La pédagogie spécialisée est donc influencée par le genre et la nationalité.

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Les élèves face à la pédagogie spécialisée (selon le sexe et la nationalité)

Les filles et les garçons face à la pédagogie spécialisée selon la nationalité
Le croisement de ces deux variables avec la création de 4 groupes (filles suisses ou étrangères et garçons suisses ou étrangers) permet de préciser ces constats. Les analyses révèlent, en effet, que les filles suisses (35.2 % de la population scolaire) sont sous-représentées dans tous les critères en lien avec la pédagogie spécialisée, à l’exception des classes d’introduction. En revanche les garçons étrangers (14.1 %) sont plus souvent enrôlés dans les différentes mesures de pédagogie spécialisée (settings séparatifs, mesures renforcées ou adaptations du plan d’études). Si les constats sont les mêmes pour les élèves étrangères (13.3 %), les différences sont moins cependant importantes:

Les récentes statistiques dressent une image assez claire de la pédagogie spécialisée pendant la scolarité obligatoire: les écoles ordinaires semblent moins bien répondre aux besoins des garçons et à ceux des élèves étrangers en orientant davantage ces deux groupes vers la pédagogie spécialisée. Mais les chiffres telles quelles ne permettent pas d’expliquer les causes des différences observées.

L’équité de formation est le fruit des interactions entre l’élève et son environnement, dont l’environnement scolaire. Une caricature de Baloo illustre une des possibles interactions interdépendantes à l’école:

Cartoon
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«Comment savez-vous que j'ai un trouble de l'apprentissage? – Peut-être avez-vous un trouble de l'enseignement!»

*Les opinions exprimées par les auteurs invités ne reflètent pas nécessairement la position de la CDIP.

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